
Laajimi

Smiri

Ghariani

Lesage

Nebily

Messai

Ben Aissa

Doulain-
Zouari

Sdiri

Moussa

Megdiche

Hidouri

Romdhani

Attayoui

Mahmoud

Seffi

Touibi

Fakhet

Selmi

Laajimi
Eau et Soleil (2020)
Depuis deux ans le rosier rouge dans notre maison est atteint de la maladie des champignons. Ne produisant que presque quatre roses par an, ma mère refuse de l’enlever ou de le remplacer par une autre plante, elle continue à chercher des solutions…
Tout a commencé le jour où j’ai entendu un podcast à la radio parlant de “comment entretenir/protéger l’amour pendant le confinement ?” L’expert invité a donc parlé de la flamme amoureuse, de la passion et de l’effort que doit fournir l’amoureux pour garder son partenaire à ses côtés malgré l’incertitude. C’est alors que j’ai commencé à voir la relation que ma mère avait avec son rosier différemment.
Chercher les métaphores m’a aidé à assimiler une réalité : la capacité que ma mère avait pour aimer inconditionnellement et la persévérance qu’elle avait face à l’entretien de la plante.
Cette relation est évidemment basée sur une sorte de dualité : L’effort que ma mère fournit continuellement pour sauver la plante et à l’encontre ; la non-productivité de ce rosier. Je me suis impliqué à l’aider à chercher des solutions, c’était une mission parmi les missions du confinement ; retrouver l’espoir, faire revivre les choses...
Pour ma mère, la plante était un repère et une richesse qu’elle doit garder dans sa vie. Et pour cela elle ne doit jamais perdre espoir. Ce n’est nullement une approche de profit. Et pour moi c’était une figure inévitable. Est-ce qu’on peut réussir à être aussi fidèle dans ces temps-là ? Est-ce que cette mentalité amoureuse existe encore de nos jours ?
Une certaine persévérance a été fortement exigée pendant le confinement.
Certes la pandémie nous dépasse, mais pas seulement la maladie ; nos émotions, nos intérêts et nos convictions. L’Homme comme la plante a besoin d’attention et d’amour pour survivre. La vivacité n’est qu’une preuve de persévérance.
Née à Sousse en 1999, Asma Laajimi est une photographe et réalisatrice tunisienne.
Depuis son plus jeune âge, avoir une caméra pour Asma était une façon de parler de ses émotions et de ses idées à travers un style visuel narratif particulier. Elle a participé à plusieurs festivals et expositions nationales, notamment le Festival International du Film Amateur FIFAK (Tunisie 2016), Chouftouhonna Festival International d'Art Féministe (Tunis, 2018), Utopies Visuelles (Elbirou Art Gallery,2019).
Sa première exposition personnelle est "Fish That Are Learning to Swim" (Elbirou Art Gallery, Sousse 2019). Elle a réalisé quatre installations vidéo : Sécurité (Elbirou, 2019), Où est la syllabe ? (SEE Djerba Media Art Festival, 2019), Balade dans mon quartier (Novembre Numérique, 2019) et Free Plastic Boumendil (Ecologic Design Festival, Tunis 2020)
En 2020, elle a co-réalisé un court métrage documentaire nommé “Tarik”. Son dernier court-métrage "Eau et Soleil" (2020), filmé pendant le confinement a été sélectionné pour participer à "Confilmés", un festival du film en ligne organisé par le Goethe Institut Tunisie.

SMIRI

GHARIANI


Lesage

Nebily
Isolation. What a word! This word is a boat that I have sailed on years and years before, and I still get on board from time to time. The boat takes me to places within me that never thought would see my light gleam on them.
I must say that I spent the majority of the general lockdown period inside my room. At times I would contemplate my surroundings, objects that I had an emotional attachment to: my bed, my mirror, my photos and papers...
My thought would later on expand, gradually leaving my room, roaming in my neighborhood, inside other people's homes, imagining them in their own isolation too.
The pandemic was somehow an inevitable reminder that had to descend upon our societies to give us time to reflect and remember, empathize and adjoin and to see ourselves as individuals, stripped, separated from the masses and from the rushing of time, and spaces.
I thought about the people that were deprived from this fraction of peace of mind others were indulged with, the people who were struggling to survive, the ones who saw their loved ones depart in a brutal cold split of a second, stolen away by this virus and the chaos of the pandemic. All I could do is wish them solace in their grieving. As I was studying my medical courses, I thought about the utter complexity of human beings and the extreme fragility of their immune system when attacked by harmful microorganisms.
I saw this pandemic as a vast forest, filled with souls trying to survive its atrocities. It has places of safety for ones and lethal corners for ohers.
Going back to my parents' house have always triggered in me horrible memories of childhood troubled times, and just like my room and my striving for creation sheltered me before, they have done it all over again. That room has witnessed many moments of distress, evil and shivers but it has also been a cradle for my fragile self and its artistic creations.
This room welcomed me to be as I am, naked, pure, untamed. I took my first nude selfportraits in it and I turned it into a safe space for unlimited, celestial creation. I flipped through my papers and videos, videos that were taken during the period that directly preceded the lockdown in Tunisia, during the calm before the storm. And from those recorded visuals and sounds, from a time that now strangely feels so far away yet so close at once , and a love letter I have had recently writen for my lover , I created my first short film "Les émotions des mondes parallèles".
This film is so dear to my heart, as it removed me from the tumultuous disheartening events that happened in my family during that time and flew me into a utopian tender cloud on which I rested and recharged my soul.

ATTAYAOUI

TOUIBI

Fakhet

Seffi

Mahmoud

He graduated in 2020 as a graphic designer from EAD (école d'arts et de décoration). He is now working on a series of paintings called "The eternal war of conflicting values".

Romdhani
Prendre la mesure de …, être en mesure de …, se mesurer à ..., manque de mesure…L’acte de mesurer relève d’une sensibilité, d’une expérience, d’une pratique. Si nous vivions dans un monde métrique, l'objet "règle" ou "mètre" détourné ici met en question nos systèmes de mesure et nos conventions spatiales.
Il s'agit ici d'un diptyque présentant deux paysages questionnant les deux paramètres principaux de la notion de la mémoire: l'espace et le temps.
Le premier dessin présente des connexions arborescentes entre des graduations irrégulières. Une relation entre le sol et le sous-sol. Il faut bien fouiller !
Le deuxième dessin présente une composition; des aiguilles et des pièces internes des montres; plantés sur des branches issues des graduations.
Je continue à interroger cet écart entre le discours scientifique et le réel en d’autres termes l’écart entre l’instrument scientifique et les interprétations que l’on déduit.

Messai


Ben Aissa
C’est ainsi qu’on se pose la question sur plusieurs dialectiques telles que le vu et le vécu, le lieu et le temps, l’intérieur et l’extérieur ainsi que le visible et l’invisible, pour vivre par conséquent une expérience tantôt matérielle, tantôt spirituelle.
La contemplation, voire l’expérience sensible, fige dans la mémoire du regardeur des fragments de la réalité, une fenêtre qui déborde progressivement pour s’ouvrir entièrement sur un espace pittoresque et magique qu'est le paysage. Mes recherches pratiques et théoriques se rapportant à ce sujet tournent autour de trois concepts primordiaux qui sont : le paysage, le déplacement et le temps, lesquels à leur tour, invoqueront d’autres notions telles que : la fenêtre, l’imagination, le voyage et donc, un rapport entre l’espace intérieur et l’espace extérieur. Certes, le paysage est un lieu de contemplation multisensoriel, et vu sa splendeur et sa beauté, il figure comme la première destination des voyageurs.
Ce projet présente une série de paysages imaginaires réalisée durant la période du confinement et postconfinement. Dans ce temps suspendu, l’enfermement a stimulé la production de cette série de paysages mentaux, là où le déplacement avait été interdit entre les régions, je me suis sérvi d’une imagerie utopique et des souvenirs mémorisés dans ma propre mémoire. Mes intentions pour ces oeuvres reflètent une confrontation entre la poïétique du textile en tant que matériau plastique et la poétique d’un espace naturel qu'est le paysage. La période du confinement m’a permis d’essayer d’autres techniques d’expressions tel que le textile comme matériau et support de travail, c’est un procédé de création économique d’une part et riche en tant que matière première d’autre part. Impressionnée par sa texture, sa trame et son aspect physique, tout objet ancien en textile pourrait servir à la réalisation d’un monde intérieur figuré par l’évocation du paysage. Chaque travail artistique nous suggère une ouverture vers un paysage mentale différent, vécu par l’imagination et les souvenirs, d’une imagerie rêveuse confinée.

Megdiche


Doulain

Sdiri

MOUSSA

Souhaiel

Selmi
Prix / récompenses PRIX MAHMOUD KAHIL 2016 de la Bande dessinée THE MU'TAZ & RADA SAWWAF ARABIC COMICS INITIATIVE (Liban) PRIX MAHMOUD KAHIL 2018 catégorie Editorial Cartoons (Finaliste) THE MU'TAZ & RADA SAWWAF ARABIC COMICS INITIATIVE (Liban) Deuxième Prix Media Loves Tech, Édition 2019 (Tunisie) Prix espoir (2ème Prix) au Festival International de la Bande Dessinée de Tétouan (Maroc) Principales expositions (Individuelles et/ou collectives) Exposition collective, Festivaletteratura, « Tunisi in libri » (i segni di Tunisi: Fumetti), (Mantova, Italie, septembre 2020) Exposition collective, In-transit // " Displacement and Seeking Refuge as seen through Comics" à Beit Beirut (Beyrouth, Liban, 2019) Exposition personnelle autour de mon travail d'auteur de bande dessinée dans le cadre du festival Ara bisch-deutsche Literaturtage, (Allemagne, Berlin, octobre 2019) Exposition collective « Migrando, Gridano, Sognando » (Stories of migrants in the eyes of the Mediter ranean cartoon) Curated by Valerio Bindi, Simona Gabrieli, Matteo Stefanelli au festival du COMICON (Naples, Italie, avril 2019)
Exposition personelle, «Migrazione, The Color of Pain», festival CRACK (Roma, Italie, juin 2019) Exposition personnelle de dessin de presse et dessins politique, festival Paroles Indigo, (Arles, France, 2018) Exposition Collective « Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd'hui » au musée de la bande dessinée d'Angoulême (Angoulême, France, janvier 2018)